…pour sa croisade contre le gaspillage alimentaire, avait porté plainte pour diffamation à l’encontre de Laurent Joffrin, directeur de la publication de Libération, après que le quotidien eut relayé sur son site internet une enquête des Inrocks le qualifiant « d’imposture ».
Lundi 24 juillet, Martine Mazé-Barthot, la juge d’instruction en charge du dossier, a décidé de mettre en examen Laurent Joffrin et de le renvoyer devant la 17eme chambre correctionnelle du tribunal de Grande instance de Paris pour diffamation publique à l’égard d’un particulier.
Voyage au cœur d’un système français : l’agro alimentaire.
Un puissant système qui crée du gaspillage alimentaire, de la surproduction, de la malnutrition et de la pollution. En 2017, l’agriculture française est entre les mains des lobbies (Lactalis, Bigard, Monsanto, Bayer).
Conséquences : une utilisation intensive de pesticides, des pratiques choquantes dans la grande distribution, des organisations syndicales et coopératives qui enfoncent un peu plus les paysans dans la misère. L’agriculture française est prête à exploser !
Ce livre est un plaidoyer et une enquête qui dénonce et apporte des solutions. Préface de Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214.
Arash Derambarsh, né à Paris en 1979, est éditeur, docteur en droit et futur avocat. Conseiller municipal Les Républicains à Courbevoie, il est à l’origine de la loi contre le gaspillage alimentaire votée à l’unanimité le 3 février 2016 qui oblige les supermarchés à donner leurs invendus alimentaires aux associations. Le magazine américain Foreign Policy l’a classé dans les 100 personnalités les plus influentes dans le monde en 2016. Il est l’auteur du Manifeste contre le gaspillage (Fayard), prix Edgar-Faure du livre politique 2015.
Journaliste au Figaro depuis près de dix-huit ans, Éric de La Chesnais y est responsable de la rubrique Agriculture, une activité qu’il connaît bien puisqu’il la pratique dans une ferme de l’Ouest après avoir été diplômé de l’École supérieure d’agriculture d’Angers (ESA) en 2007.
Un an jour pour jour après le vote de la loi contre le gaspillage
alimentaire, l’élu de Courbevoie, qui en est à l’origine, dénonce des «actes de
malveillance». Entre pressions politiques et poids des lobbies, il raconte les
dessous d’un vote sensible.
Le 3 février 2016, la loi n°2016-138 relative la lutte contre le gaspillage
alimentaire sort par la grande porte du Parlement. Après de nombreux mois
d’âpres débats à l’Assemblée nationale, le texte est définitivement adopté.
Elle prévoit notamment des dispositions destinées à empêcher les grandes
surfaces de jeter la nourriture et de rendre leurs invendus impropres à la
consommation, via des associations agréées. Les enseignes récalcitrantes seront
automatiquement condamnées à payer une amende de 3750 euros.
« 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année dans
notre pays »
Si la loi a été portée au Palais Bourbon par le député socialiste Guillaume
Garot, ce combat a été mené de longue date par un élu local inconnu du grand
public jusqu’alors: Arash Derambarsh. Docteur en droit pénal, éditeur au
Cherche-Midi, conseiller municipal Les Républicains dans la ville de Courbevoie
(Hauts-de-Seine), cet homme de 37 ans attire les projecteurs pour sa
personnalité peu conventionnelle, au risque, parfois, de remettre en cause la
nature de son combat. «Quand j’ai commencé à porter cette bataille, la question
du gaspillage alimentaire n’était pratiquement jamais abordée en France.
Pourtant, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année dans
notre pays», explique Arash Derambarsh au Figaro. Attiré par les lumières des
médias, il fascine autant qu’il révulse. Un an après le vote de «sa» loi, cet
homme né en 1979 à Paris de parents iraniens n’oublie pas les coups qu’il a
reçus durant les mois qui ont précédé le vote des parlementaires. Les menaces
et intimidations, de la part de ceux qu’ils nomment «les lobbies», dont il a
été l’objet.
Pressions politiques et poids des lobbies
«Il y a eu des actes de malveillance à mon encontre, relate-t-il calmement.
Des personnes travaillant pour la Fédération du commerce et de la distribution
– qui regroupe la plupart des hypermarchés et supermarchés en France – sont
venues dans un salon du livre auquel je participais en tant qu’éditeur et ont
fait pression sur moi pour que j’arrête mon combat. Ils m’ont dit qu’ils
avaient le pouvoir de me faire virer. J’ai appris par la suite qu’ils avaient
également parlé à mon patron». Seulement, Arash Derambarsh l’assure, il n’est
pas «du genre à avoir peur». Au contraire, ces réactions hostiles le confortent
dans son engagement. Il poursuit: «Ces mêmes personnes sont allées voir
directement les parlementaires par la suite en les menaçant de supprimer les
subventions accordées aux associations sportives de leurs circonscriptions
s’ils votaient cette proposition de loi». Des propos contestés par la FCD qui a
reconnu avoir eu «une vive discussion» avec lui, mais a nié avoir exercé des
pressions de quelque sorte que ce soit.
« Ils s’en sont pris directement à mon mandat »
Enfin, l’homme entend régler ses comptes avec «les élus de la République».
«Certains députés et sénateurs, de droite comme de gauche, sont aussi venus me
voir les mois précédant le vote. Ils m’ont dit: “Arash, ce n’est pas nécessaire
d’aller plus loin dans ce combat. La législation actuelle est déjà très
bonne”». Puis, selon ses dires, les propos ont été de plus en plus virulents.
«Par la suite, ils m’ont rappelé que je n’étais qu’un simple conseiller
municipal, et qu’il ne fallait pas que je les oblige à aller voir le maire de
Courbevoie. Là, ils s’en prenaient directement à mon mandat. Une fonction pour
laquelle j’ai été élu quand même», explique-t-il, dénonçant les «pressions d’un
système». «J’ai été déçu de certains», poursuit-il, déplorant notamment que le
candidat Les Républicains à la présidentielle, François Fillon, ne l’ait jamais
reçu pour discuter de cette question absente de son programme.
Le Courbevoisien n’a pas non plus digéré l’attitude de Jacques Bailet, le
président de la Banque alimentaire, et des Restos du Cœur. Ces deux organismes,
qui organisent des collectes de nourriture toute l’année, n’ont pas soutenu, au
départ, l’action du conseiller municipal, craignant des problèmes de
logistique. Olivier Berthe, président de l’association créée par Coluche, avait
notamment déclaré dans les colonnes de Libération en mai 2015 : «Il ne faut pas que
ça se transforme en cadeau empoisonné pour nous (…) On doit choisir la qualité
et la quantité des produits donnés, on n’est pas des dépotoirs». Des propos mal
digérés par le principal intéressé. S’il témoigne aujourd’hui librement des
pressions subies durant des mois, c’est qu’Arash Derambarsh juge que le temps
est venu. Tel un boxeur, il choisit le moment opportun pour asséner ses coups
après en avoir essuyé beaucoup, et espère refaire parler de sa loi – et de lui
– avant l’élection présidentielle.
Au total, 5000 associations agrées ont été créées pour collecter les
invendus dans 5000 supermarchés de France. «Cela correspond à 10 millions de
repas distribués depuis douze mois», se félicite-t-il. Depuis le 3 février
2016, la législation française a fait des émules, notamment en Italie, en
Finlande ou en Roumanie. Une pétition lancée pour saisir le Parlement européen
de cette question a, pour l’heure, recueillie plus de 820.000 signatures. «Dans
ce domaine, la France a été un moteur. Je m’en réjouis parce que cela montre
qu’un simple élu municipal peut changer les choses», conclut Arash Derambarsh,
qui entend désormais lutter pour changer en profondeur le système
agroalimentaire en France, qu’il juge « corrompu ».
Discours d’Arash Derambarsh au TEDx Los Angeles devant 3000 personnes au Dolby Theatre (Hollywood Boulevard).
Arash Derambarsh shares in this talk how he identified the cause of food waste in his native France, and after many efforts managed to get a law adopted forcing supermarkets to donate unwanted food to charity.
His talk is a personal narrative of how he came to realize the paradox of food waste and hunger and to understand what hunger meant.
Arash Derambarsh is a councilor in France, whose campaign against food waste led to a law forcing French supermarkets to donate unwanted food to charity has set his sights on getting similar legislation passed globally.
Arash Derambarsh declares it “scandalous and absurd” that food is wasted and in some cases deliberately spoiled while the homeless, poor and unemployed go hungry.
This talk was given at a TEDx event using the TED conference format but independently organized by a local community.
Arash Derambarsh was classified in the 100 world personalities of the year 2016 by the magazine Foreign Policy.
Le très sérieux journal récompense ainsi le conseiller municipal « Les Républicains » de Courbevoie pour son travail sur le gaspillage alimentaire et son combat contre la faim et la soif.
ARASH DERAMBARSH – COUNCILMAN, COURBEVOIE/FRANCE
For wasting no bread or cheese.
France trashes roughly 15 billion pounds of food annually. Arash Derambarsh, a councilman in the city of Courbevoie, says that figure is “scandalous and absurd”—particularly because 12 percent of France’s population suffers from food insecurity. Derambarsh and volunteers started distributing food discarded by stores to needy people, and he circulated a petition demanding that the national government scale up his effort, which garnered 200,000 signatures. Derambarsh succeeded: As of February, a law—the first of its kind anywhere—bars supermarkets from tossing food before it expires, instead compelling them to donate it or face a 3,750 euro fine (around $4,000). Derambarsh wants the policy implemented across Europe. In a video message, he urged U.S. President Barack Obama to enact similar legislation.
Valérie Pécresse a demandé à l’élu de Courbevoie Arash Derambarsh, qui a milité avec succès pour l’adoption d’une loi sur les invendus alimentaires dans la distribution, de travailler sur la mise en oeuvre d’un grand grand plan de lutte contre le gaspillage alimentaire au sain du conseil régional et dans les cantines scolaires.
Consommation. À l’initiative de la loi contre le gaspillage, Arash Derambarsh était hier jeudi soir au Havre
.
Arash Derambarsh, poursuit sa croisade contre le gaspillage (photo Le Parisien)
Arash Derambarsh, auteur du Manifeste contre le gaspillage (Fayard), couronné par le prix du livre politique Edgar-Faure (2015), donnait hier jeudi soir une conférence sur ce thème auprès de membres du comité de circonscription des Républicains. « Simple » conseiller municipal de Courbevoie (92), il est à l’initiative de la loi sur le gaspillage alimentaire bientôt de portée européenne.
Où en est votre lutte contre le gaspillage ?
Arash Derambarsh : « À peine élu conseiller en mars 2014, je mettais en place une initiative contre le gaspillage alimentaire auprès de supermarchés de la commune. En France, chaque soir, les grandes surfaces jettent en moyenne 50 kg de nourriture consommable, de quoi nourrir 100 personnes. Je lançais une pétition afin de permettre la distribution immédiate. Mais il fallait cristalliser l’opinion publique et créer un encadrement légal. Une loi sera finalement votée à l’unanimité le 9 décembre 2015 à l’assemblée nationale puis le 3 février au Sénat. Le parcours ne s’arrête pas là. En Europe 100 millions de personnes ont faim. Une pétition ayant recueilli 800 000 signatures devrait permettre de mettre en place une initiative citoyenne. Dans le même temps, un amendement sur le gâchis alimentaire a été adopté par le Parlement européen. Il nous faut la signature de Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne) afin de faire ratifier une loi par les états membres. »
Je me dois de renvoyer l’ascenseur
Plutôt que de recycler, le problème n’est-il pas en amont ?
« C’est le cœur du sujet. Mais il fallait cette loi pour stopper l’hémorragie. Les supermarchés jetaient la nourriture et récupéraient la TVA tout en prétextant la date de péremption pour mettre d’autres produits en rayon. Les deux perdants sont les agriculteurs qui vendent à perte et les consommateurs qui voient leur pouvoir d’achat fondre. Oui, il faut remettre à plat la production, la transformation, la distribution et la consommation. Je prépare un livre sur ce thème dont la sortie est prévue pour fin février 2017. »
Comment expliquer que vous soyez parti, un peu seul au monde dans une telle bataille ?
« On m’a souvent répété que c’était impossible. Mon parcours difficile est à l’origine de ce combat. Lorsque j’ai pris mon indépendance, étudiant, à 19 ans, je ne vivais qu’avec 800 € pour un loyer de 400 €. Soit trois semaines tous les mois à bricoler. La République m’a donné les outils pour réussir. J’ai soutenu ma thèse en droit, je serai prochainement avocat, je suis élu. Je me dois de renvoyer l’ascenseur à ce pays qui m’a fait grandir. Si possible dans l’intérêt général. C’est l’essence même du politique. »
Sollicité bien avant l’adoption de cette loi, un directeur d’hypermarché du Havre, lui reprochait de stigmatiser la grande distribution, notant au passage que son magasin assurait déjà le don de denrées alimentaires.
Que lui répondriez-vous ?
« Je ne m’adresse pas aux supermarchés qui font bien leur travail. Je m’adresse à tous les commerces. Je ne suis pas là pour mettre des bons points. Je ne dirais pas que ce directeur fait une bonne chose. Il fait juste quelque chose de normal. Je ne suis pas là pour stigmatiser mais poser un cadre juridique. »
Oui mais la grande distribution n’est pourtant qu’à l’origine de 5 % du gaspillage alimentaire…
« Effectivement. Mais aborder le débat de cette façon c’est mal le poser. Comme le fait souvent la grande distribution. Ce sont pourtant ces 5 % qui nourrissent les pauvres, les démunis. L’urgence est là. Les consommateurs sont responsables de 45 % du gaspillage. Mais ce n’est pas parce que vous n’allez pas finir votre assiette que vous allez le donner à quelqu’un dans la rue. Question de décence. Oui, il faut imaginer un autre projet de société. On passe alors dans le moyen voire le long terme. »
Arash Derambarsh (City councillor for Courbevoie – France) spearheaded the campaign against Food waste in France and Europe.
The politician who spearheaded the successful campaign to ban French supermarkets from throwing away unsold food has demanded the EU and the United States follow suit.
Arash Derambarsh, a municipal councillor for the commune of Courbevoie in Paris, believes only legislation can prevent such food waste by large supermarkets.
He told The Independent: « The problem is simple we have food going to waste and poor people who are going hungry. »
Now the law has passed unanimously through the French Senate, Mr Derambarsh is calling EU President Jean-Claude Juncker and President Obama to effect similar legislation.
« The only goal of supermarkets is to make money, I respect them as they employ a lot people and help the economy, » he said.
« However, today we got a lot of poor people – we have to change. »
Prior to the implementation of this law, French supermarkets received tax returns on all unsold food they threw away.
On opposition to his campaign, he said: « The supermarkets don’t like me but I don’t care.
« I’m elected, my only interest is the general interest. »
He has found support for his campaign across Europe, including from the Mayor of the Sweden’s Malmö, Kent Andersson.
On how he and his colleagues managed to get this law passed so quickly, he said: « We made this law thanks to Facebook and Twitter, our online petition and help from other deputies.
« But supermarkets did not take me seriously because I am ‘only a city councillor’. »
Mr Derambarsh explained that while official figures say there are 10 million people below the poverty line, he said there are hidden number of people who cannot afford three full meals a day.
While a law student, he said he felt « ashamed » that he couldn’t afford both lunch and dinner, which he said « created problems at university due to hunger ».
The councillor said many people suffer in silence with food poverty, even hiding it from friends and family.
He added: I want to call on President Obama, Hillary Clinton and Bernie Sanders to implement this law.
« We need the support of the US people to make this happen. »