Il a obtenu son doctorat de droit (PhD in Law) après avoir soutenu en anglais une thèse de droit intitulée « The Issues and Legal Controversies of Food Waste from Antiquity to the Present Day » (30 mai 2025 – Yerevan State University).
Il a publié de nombreux articles juridiques et académiques dans de prestigieux journaux scientifiques sur différents thèmes (droits internationaux, histoire du droit, gaspillage alimentaire, droit pénal, droit de l’environnement,…). Il s’est également exprimé au sein de grands médias français et internationaux. La FAO a décidé de référencer sa thèse au sein de son catalogue David Lubin.
Cette bibliothèque des Nations Unies intègre la plus prestigieuse bibliographie académique et scientifique internationale en matière environnementale et développement durable.
Arash Derambarsh a été avocat de 2018 à 2023 et est dorénavant juriste.
Engagé dans de très nombreuses causes dont la lutte contre le gaspillage alimentaire, il est à l’origine de la loi contre le gaspillage alimentaire votée en France en 2016.
Il est également à l’origine de deux pétitions qui ont dépassé les 200.000 signatures pour la lutte contre le gaspillage alimentaire en France et plus de 1,6 millions de signatures pour la lutte contre le gaspillage alimentaire en Europe.
Le 30 mai 2025 à l’University State de Yerevan (Arménie), Arash Derambarsh a soutenu en anglais une thèse de droit intitulée « The Issues and Legal Controversies of Food Waste from Antiquity to the Present Day » (« Les enjeux et controverses juridiques du gaspillage alimentaire de l’Antiquité à nos jours »).
Vous pouvez consulter et lire la thèse d’Arash Derambarsh ici sur le site de HAL sciences qui est une plateforme pluridisciplinaire nationale pour le dépôt et la consultation des écrits, travaux et résultats de recherches scientifiques des chercheurs et enseignant-chercheurs : https://hal.science/tel-05232809v1.
Par ailleurs, il a publié de nombreux articles juridiques et académiques dans de prestigieux journaux scientifiques. Il s’est également exprimé au sein de grands médias français et internationaux.
Voici ses différentes publications juridiques et scientifiques sur différents thèmes (droits internationaux, histoire du droit, gaspillage alimentaire, droit pénal, droit de l’environnement,…).
Arash Derambarsh est depuis diplômé d’un Doctorat de Droit (PhD in Law).
Résumé de la thèse :
« Households on every continent wasted more than a billion meals a day in 2022, while 783 million people were affected by hunger and a third of humanity faced food insecurity. Food waste continues to harm the global economy and fuel climate change and pollution as well as the degradation of nature. These are the main findings of a report by the United Nations Environment Programme (UNEP) released today, ahead of the International Zero Waste Day. 1 Food waste is a global tragedy. Indeed, millions of people are going hungry today because food is wasted around the world. Our research therefore touches on a current problem and concrete answers will provide solutions that have not been thought of and implemented. This thesis examines the issue of food waste from antiquity to the present. The analysis is based on legal and historical standpoint. More specifically, it seeks to identify correlation between the rise of poverty and an outmoded and unregulated agri-food system. The objective is to examine and define the nature of food waste. As well, to address its various issues and consequences. To underscore the dysfunctions, particularly in large-scale distribution. Also, to catalog the extensive legislative and regulatory measures regarding the waste management and prevention. The differences between these various projects and states from across the world will also be compared in this study. Our results highlight many options that can improved regulation. These options include: field work with various political, social, legal, and agri-food industry players. As well as analyzing various diagrams and scientific and legal data. ln order to lessen hunger occurring from the supply chain constitutes of producers, distributors, and consumers. As a result, we are proposing a more ethical paradigm for the global food chain. Hunger remains a global crisis, with staggering statistics highlighting the paradoxical coexistence of food waste and food insecurity. Despite advancements in food production, distribution, and preservation, a significant portion of the world’s population still suffers from hunger and malnutrition ».
Arash Derambarsh, diplômé d’un doctorat de droit (PhD in Law), est adjoint au maire en charge du développement durable dans la commune de Courbevoie. Il est à l’origine de la loi contre le gaspillage alimentaire votée le 3 février 2016 en France. En Suède, en 2019, il a reçu le « WIN WIN Gothenburg Sustainability Award »
Pionnier dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’élu à la mairie de Courbevoie et juriste, Arash Derambarsh est notamment à l’origine d’une loi adoptée en 2016. Neuf ans plus tard, le lanceur d’alertes charismatique constate une certaine avancée dans le domaine mais note toutefois plusieurs points à améliorer.
Arash Derambarsh est l’auteur de la loi contre le gaspillage alimentaire, qui a permis de sauver et distribuer chaque année plus de 10 millions de repas en France. Son combat a été récompensé par de nombreux prix et est soutenu par des personnalités comme Mathieu Kassovitz Læticia Hallyday ou encore Nikos Aliagas.
VSD. En février 2016, la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire dont vous êtes à l’origine a été adoptée. Près de dix ans après, où en sommes-nous ?
Arash Derambarsh. Il y a tout d’abord un chiffre : Depuis le vote de la loi, plus de 10 millions de repas sont sauvés et distribués chaque année. C’est une hausse de 22% du don alimentaire en France. Une avancée unique qui fait de la France un modèle dans le monde. Sur le plan européen, notre pétition a dépassé les 1,6 millions de signatures. Nous sommes soutenus par de nombreuses personnalités comme Mathieu Kassovitz, Marc Simoncini, Nikos Aliagas, Sefyu, Læticia Hallyday ou encore Omar Sy.
Enfin sur le plan local, dans la ville de Courbevoie où je suis adjoint au maire en charge du développement durable depuis 2020, nous avons sauvés et distribués plus de 500.000 repas. Un record mondial. C’est le nombre de repas que nous avons sauvé et distribué aux associations en cinq années. Depuis 2014, j’ai la chance de compter sur le soutien précieux du maire de la commune dont je suis élu, Jacques Kossowski. Il m’a notamment épaulé dans le projet d’organisation de collectes d’invendus alimentaires afin qu’ils ne finissent pas à la poubelle. Après des années de combat, je peux me féliciter de plusieurs avancées. Ainsi, il a donc été décidé qu’avec l’aide de plusieurs start-up et acteurs sociaux et économiques, une charte contre le gaspillage alimentaire serait votée chaque année dans toutes les sphères d’activité de la ville.
À l’époque, vous aviez subi la pression de plusieurs individus hostiles à la loi. Est-ce que cette cause fédère aujourd’hui ? Est-ce que les gens ont fini par comprendre le bienfondé de votre combat ?
Les débuts ont effectivement été très compliqués. C’est le jeu de la politique. En 2015, j’ai reçu de nombreuses critiques dont celles d’une partie de la Gauche comme le député socialiste Guillaume Garot qui était contre la loi contre le gaspillage alimentaire. D’après lui en effet, redistribuer une partie des invendus alimentaires posait de nombreux problèmes. Il était contre l’obligation de donner mais militait pour un système de défiscalisation. Dix ans plus tard, j’ai heureusement pu constater une évolution des mentalités sur la question, une large adhésion à nos idées au point même de recevoir plusieurs prix pour ce combat (Arash Derambarsh a notamment été lauréat du Prix WIN WIN Gothenburg Sustainability Award en 2019, soit l’équivalent du Nobel pour le développement durable, ndlr).
Quid du gouvernement actuel ?
Il y a toujours des points à améliorer. Une partie de la classe politique semble avoir des préoccupations plus importantes. C’est tout du moins ce que m’a fait comprendre Madame Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, lorsque je l’ai sollicité à ce sujet. Visiblement, elle n’avait pas le temps pour évoquer ce type de problèmes… Le président Emmanuel Macron se désintéresse également du sujet malheureusement. Pourtant, des hommes politiques de premier plan m’ont soutenu dès la première seconde comme Xavier Bertrand ou Frédéric Lefebvre.
En parallèle de cette loi, il y a la réalité. Celle de la baisse significative des dons qui profitent aux associations. Que faire face à ce constat ?
La faim est quelque chose d’universel. Que ce soit en France ou à l’étranger. Le problème est simple. Nous assistons à une montée de la paupérisation, liée à l’inflation notamment. Il faut remette à plat le système agroalimentaire pour mieux protéger nos agriculteurs et nos consommateurs. C’est un sujet dont les pouvoirs publics doivent absolument s’emparer. D’où ma demande de revoir la loi contre le gaspillage alimentaire de 2016.
Que contient la nouvelle proposition de loi (PPL), déposée au Sénat le 20 janvier 2025 ?
S’il y a eu des efforts considérables depuis la loi de 2016, le gaspillage alimentaire représentait encore 4,3 millions de tonnes de denrées en 2022. J’ai donc interpellé la sénatrice Marie-Do Aeschlimann afin qu’elle dépose une nouvelle proposition de loi allant dans ce sens. En effet, loi de 2016 imposait aux supermarchés de plus de 400 mètres carrés de redonner leurs invendus alimentaires aux associations de leur choix. En cas de manquement, une amende de 10.000 euros était infligée. Une première dans le monde.
Désormais avec cette PPL déposée le 20 janvier 2025 au Sénat, le seuil permettra d’imposer aux supermarchés de plus de 200 mètres carrés. Ce qui devrait nous permettre de toucher 5000 points de vente supplémentaires et de redistribuer plus d’invendus alimentaires aux associations caritatives. La PPL prévoit également de renforcer les sanctions pour ceux qui ne respectent pas les règles. A savoir une sanction allant de 0,1 à 0,5% du chiffre d’affaires. C’est très important. En Italie, par exemple, cette loi existe, mais si des supermarchés ne donnent pas, ils ne sont pas punies par une sanction pécuniaire. La loi n’est donc pas efficace. En France, c’est le cas et ça marche.
Le 31 janvier 2025, vous avez organisé une grande conférence internationale à Courbevoie contre le gaspillage alimentaire. Pourquoi avez-vous organisé cet événement ?
Mon combat militant a commencé en 2014 et la loi a été votée le 3 février 2016. Dès lors, je marque le coup chaque année en faisant le point sur toutes les avancées de la loi, ceux qui jouent le jeu et les récalcitrants. Malheureusement, il n’y a aucun contrôle ni suivi de la loi. Nous faisons donc ce travail.
Justement, à Courbevoie, une charte contre le gaspillage alimentaire sera votée chaque année. Qu’est-ce qu’elle comprend ?
En 2020, nous avions un objectif : tendre vers la « Ville zéro gaspi » comme à San Francisco. Nous voulions impliquer tous les domaines d’activité comme la grande distribution évidemment (sans seuil de superficie), mais aussi le secteur hospitalier, la restauration scolaire, les commerces de bouche, les marchés ou encore les EHPAD. Le pari a été tenu et de nombreuses communes suivent le mouvement dorénavant comme la ville de Puteaux avec son maire, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Poissy avec Karl Olive, la grande majorité du département des Hauts-de-Seine, Saint-Ouen-Sur-Seine avec Karim Bouamrane ou encore l’établissement public territorial, au sein de la Métropole du Grand Paris; « Paris Ouest La Défense » (POLD) qui regroupe 11 villes (Courbevoie, Garches, La Garenne-Colombes, Levallois, Nanterre, Neuilly-sur-Seine, Puteaux, Rueil-Malmaison, Saint-Cloud, Suresnes et Vaucresson) soit plus de 560 000 habitants et presque autant de salariés !
Concrètement, voici ce que nous avons mis en place chaque année depuis 2020 :
– 2020 avec tous les supermarchés situés dans la ville sans délimitation de superficie
– 2021 avec restauration hospitalière
– 2022 avec restauration scolaire
– 2023 auprès des commerces alimentaires (commerces de bouche, restaurants, boulangeries, marchés)
– 2024 avec les maisons de retraite
Y a-t-il une volonté de l’étendre sur le territoire national ?
Bien sûr ! Courbevoie est une ville pilote, qui lui a permis d’avoir le label « Green City » par la FAO, la branche de l’ONU chargé de l’alimentation. Aujourd’hui, l’idée est bien d’élargir le champ d’action à l’ensemble du territoire et dans le monde.
Vous avez souffert de la faim quand vous étiez étudiant. Souhaitez-vous transmettre cette lutte à la jeune génération ?
Ces valeurs de partage et de solidarité se transmettent dès le plus jeune âge. Dans les crèches, les maternelles et écoles primaires de Courbevoie, nous avons déjà mis en place de nombreuses démarches de sensibilisation, tels que les nouvelles tables de tri connectées, des ateliers et des accompagnements pédagogiques en intégrant les parents et les enfants dans le processus de changement positif. C’est le combat le plus essentiel. Je veux que mon fils et tous les enfants de sa génération grandissent dans un monde qui ne gaspille plus.
Quels sont vos prochains projets ?
Pour les 10 ans de la loi, nous préparons la publication d’un livre aux éditions Fayard et la sortie d’un documentaire inédit sur les coulisses de la loi ainsi que tout le travail qui a été fait depuis 10 ans. Nous travaillons dessus avec le producteur Eric Pierrot et le journaliste David Cantiniaux. Nous avons des discussions en cours avec Canal Plus notamment. Enfin, avec Franck Papazian, nous allons créer une Fondation internationale contre le gaspillage alimentaire qui aura pour objet de faire de la pédagogie, d’aider toutes les associations à se mettre en lien avec tous les supermarchés et de nous adresser à tous les gouvernements internationaux afin que la loi contre le gaspillage alimentaire s’applique partout pour faire reculer la faim et remettre à plat le système agroalimentaire qui est aujourd’hui déréglé.
EXCLU VSD – Yann Moix revient sur le tournage de l’émission On n’est pas couché avec Mathieu Kassovitz et Arash Derambarsh. Il revient pour la première fois sur cette séquence devenue légendaire.
Arash Derambarsh était venu présenter, en compagnie de Mathieu Kassovitz, son livre Manifeste contre le gaspillage (Fayard). Enregistrée le 12 novembre 2015, l’émission n’a pas été diffusée avant Janvier 2016 en raison des attentats qui ont eu lieu au Bataclan à Paris le 13 Novembre 2015.
Pour VSD, il revient en exclusivité et pour la première fois sur les coulisses de cette émission :
« Quelques jours avant les attentats du 13 novembre, nous avons enregistré une émission d’On n’est pas couché, où j’étais chroniqueur aux côtés de Léa Salamé. Nous avons reçu Arash Derambarsh pour son combat contre le gaspillage alimentaire et nous n’avons pas été très tendres avec lui. Ce que les téléspectateurs ne savent pas, c’est qu’en amont de l’interview, on a essayé d’orienter mon propos. J’ai notamment reçu un appel d’un journaliste des Inrocks dont j’étais proche, qui avait écrit à l’époque un papier à charge, injuste et malveillant contre lui. Il a influencé mon propos, et c’est pour ça que c’est allé aussi loin. Après coup, je me suis rendu compte que c’était totalement injuste et disproportionné. Un jour, dans un supermarché en bas de chez moi, j’ai vu un employé se faire virer parce qu’il avait donné des invendus alimentaires à des SDF. Choqué, j’ai appelé Arash pour lui en parler et j’ai vu à quel point son combat était honnête, authentique, louable et chevillé au corps. C’est à ce moment-là que nous avons noué un véritable lien d’amitié. À Noël 2023, alors que j’étais en direct sur Europe 1, on est même partis toute une nuit faire des maraudes à Courbevoie à La Défense avec des bénévoles pour venir en aide aux sans-abris. Depuis, je suis avec intérêt ses différentes actions. Je confirme que j’ai eu tord de le critiquer ».
La région Île-de-France nomme un responsable anti-gaspillage alimentaire
Valérie Pécresse a officiellement nommé Arash
Derambarsh (photo) chargé de mission pour la lutte contre le gaspillage alimentaire en Île-de-France.
L’intéressé, qui est également adjoint LR au maire de Courbevoie, devra étendre au territoire francilien la charte qu’il a fait adopter dans sa ville, en partenariat avec la grande distribution et les restaurateurs. En récupérant des aliments encore sains, mais qui allaient être jetés, elle a permis de sauver l’équivalent de 300000 repas depuis 2020.
Cette nourriture a été attribuée aux associations humanitaires de cette commune des Hauts-de-Seine.
Arash Derambarsh, a local councillor who
kickstarted fight against food waste in his Paris suburb, wants to convince
more countries to follow France’s example
A councillor whose campaign against food waste
led to a law forcing French supermarkets to donate unwanted food to charity has
set his sights on getting similar legislation passed globally.
Arash Derambarsh said it was “scandalous and
absurd” that food is wasted and in some cases deliberately spoiled while the
homeless, poor and unemployed go hungry.
Derambarsh – a municipal councillor for the
“Divers Droit” (diverse right) in Courbevoie, north-west of Paris – persuaded
French MPs to adopt the regulation after a petition gained more than 200,000
signatures and celebrity support in just four months.
The amendment was approved as part of a wider
law – the Loi Macron – that covers economic activity and equality in France and
is expected to be passed by the national assembly on Tuesday, entering the
statute books shortly afterwards.
It will bar supermarkets from throwing away
food approaching best-before dates and deliberately poisoning products with
bleach to stop them being retrieved by people foraging through bins.
Now Derambarsh wants to convince European
countries and the wider world to adopt similar bans. “Food is the basis of
life, it is an elementary factor in our existence,” he told the Guardian.
“I have been insulted and attacked and accused
of being naive and idealistic, but I became a local councillor because I wanted
to help people. Perhaps it is naive to be concerned about other human beings,
but I know what it is like to be hungry.
“When I was a law student living on about €400
a month after I’d paid my rent, I used to have one proper meal a day around
5pm. I’d eat pasta, or potatoes, but it’s hard to study or work if you are
hungry and always thinking about where the next meal will come from.”
Derambarsh started his campaign by collecting
and distributing unwanted food from his local supermarket. “Every day we’d help
around 100 people. Half would be single mothers with several children,
pensioners or public workers on low salaries, the other half would be those
living on the streets or in shelters,” he said.
Derambarsh is planning to table the issue – via
the campaign group ONE, founded by U2 singer Bono – when the United Nations
discusses its Millennium development goals to end poverty in September as well
as at the G20 economic summit in Turkey in November and the COP21 environment
conference in Paris in December.
An estimated 7.1m tonnes of food is binned in
France each year – 67% of it by consumers, 15% by restaurants and 11% by shops.
The figure for food waste across the EU is 89mtonnes while an estimated 1.3bn
tonnes are wasted worldwide.
Obliger les supermarchés à redistribuer leurs invendus, tel est le combat mené par un jeune élu de Courbevoie, en banlieue parisienne.
Arash Derambarsh, débordant d’enthousiasme, a bien l’intention que cette lutte aboutisse à une loi, ce qui serait une première en France.
Ambitieux et décidé, il projette même de l’étendre par la suite au continent africain.
Un défi de longue haleine que le jeune élu entend mener jusqu’au bout.
« Les Courbevoisiens m’ont demandé d’agir sur la vie concrète des gens, de ne pas faire de baratin ou de blabla comme beaucoup d’élus ». Les bases sont posées. A 35 ans seulement, il a tout du politicien. Arash Derambarsh raconte son combat pour la énième fois. Les médias sont déjà nombreux à s’être emparés de son histoire et le conseiller municipal gère avec tact sa popularité croissante. Le discours est maîtrisé, sans ambages, les mots sont pesés. « L’idée est venue d’un vécu, raconte le jeune homme. J’ai connu la faim lorsque j’étais étudiant et que je ne gagnais que 700 euros par mois. »
Aujourd’hui, il s’insurge que le 10 de chaque mois, la classe moyenne se serre la ceinture et que les SDF soient de plus en plus nombreux dans l’Hexagone. Face à cette alarmante situation, Arash Derambarsh, « élu de la République », comme il aime à le répéter, veut apaiser les souffrances de ses concitoyens par une manière simple : stopper le gaspillage alimentaire. Chiffres à l’appui, il poursuit sa démonstration, expliquant que chaque jour, ce sont entre 20 et 40 kilos d’invendus qui sont jetés dans chaque supermarché, une « aberration ». Au niveau planétaire, un tiers de la production mondiale de nourriture est gâchée…
Alors, l’homme est passé à l’action en fin d’année dernière. Le terrain, quoi de mieux pour un élu ! A la fermeture d’un supermarché de sa ville, accompagné d’amis et de citoyens de Courbevoie, Arash Derambarsh récupère les invendus de la journée et les distribue aux plus démunis de sa ville qui jouxte le quartier d’affaires de La Défense à l’ouest de Paris. « Chaque soir, on distribuait l’équivalent de 500 euros de nourriture ». Les médias aidant, l’action du Courbevoisien a eu un écho retentissant. « Comme ce qu’on faisait n’était pas légal, et bien on demandait une loi », poursuit l’élu.
Ainsi, en janvier dernier, il lance une pétition avec son « ami », l’acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz pour qu’une loi imposant, ou incitant aux supermarchés de donner, soir après soir, tous leurs invendus à l’association de leur choix, soit votée. Techniquement, ce que propose Arash Derambarsh, c’est donc que chaque citoyen puisse créer une association pour ensuite s’adresser à l’enseigne de son choix dans sa commune, afin que celle ci lui remette les invendus pour une distribution le soir même. Aujourd’hui, plus de 170 000 personnes ont déjà signé la pétition, un réel succès pour celui dont le discours est rodé et efficace. Car écouter Arash Derambarsh, c’est être confronté à un exercice journalistique peu commun tant le protagoniste contrôle la situation et écarte d’un revers de main toute forme de critique ou « parasitage ».
Des soutiens de poids
Plus de quarante parlementaires et élus de toutes couleurs politiques soutiennent désormais l’initiative d’Arash Derambarsh, dont des soutiens de poids. Des stars du show-biz sont aussi aux côtés du jeune homme qui semble avoir un réseau plus qu’impressionnant… Laetitia et Johnny Halliday, Omar Sy, etc., la liste est longue. Récemment, c’est ONE-France, l’organisation cofondée par Bono, chanteur du groupe U2, qui a apporté son soutien à l’action de l’élu.
Le 7 avril, le Courbevoisien va « convaincre » l’Élysée du bien-fondé de son initiative, accompagné d’une délégation de 15 personnes dont Frédéric Daerden, qui a mis en place un système quasi-similaire et qui a fait ses preuves à Herstal, en Belgique. Suite à cette pétition, le député Guillaume Garot a pris l’engagement de légiférer contre le gâchis alimentaire. « Député, je ferai, avant la mi-avril, des propositions concrètes au gouvernement, pour mettre en œuvre dans notre pays une politique cohérente contre le gaspillage alimentaire, qui permette de faciliter le don et plus largement d’éviter le gaspillage. C’est dans ce cadre que sera traité le problème des invendus de la grande distribution. Je proposerai dans la foulée, une loi, écrite avec des élus de tous bords politiques, tirant les leçons des multiples initiatives locales menées partout en France ». « Il y aura une loi avant l’été sur le gâchis alimentaire », s’enorgueillit de son côté Arash Derambarsh, plus que jamais sûr de lui et qui semble ignorer l’existence du mot « douter ».
Rien ne l’arrête, ni certaines associations qui ne considèrent pas nécessairement cette initiative d’un bon œil, craignant des mesures coercitives, ni même le poids des lobbys industriels. « Je suis un élu français, les pressions ne me préoccupent pas. Rien ne peut et ne pourra m’influencer. Rien. Toutes ces forces obscures des lobbys, je les combattrai ». Alors fait-il cela par pur humanisme et par pur altruisme ? Il semblerait que oui, puisque l’élu, imperturbable, ne prétend avoir aucune visée électorale avant 2020… « Tout ceci, pour moi, est un objectif d’intérêt général. Rien de plus. Je suis là pour apporter des réponses à un problème. Je suis dans l’action, je ne suis pas un idéaliste ».
Une utopie ?
Arash Derambarsh, fort de sa victoire qu’il estime certaine, ne veut pas se cantonner à combattre le gâchis alimentaire en France. En fin politicien, il entend ainsi s’attaquer au continent africain… là où sévit aussi un gaspillage alimentaire d’une toute autre teneur. La cause est noble et belle, mais elle paraît utopiste. Sauf pour le jeune élu, irrité par le mot. « Nous faisons une action locale, dit-il, mais la pensée est globale ». Doctrine du village planétaire à l’appui, l’élu de Courbevoie, volontiers séducteur, analyse : « La grande pauvreté, elle est en Afrique. Et le gâchis, il est aussi dans les supermarchés du continent noir. Et là-bas, avec dix fois moins on peut se nourrir dix fois plus. On veut taper très fort ».
Arash Derambarsh, peut-être un brin naïf, est persuadé que son action dans l’Hexagone va faire effet boule de neige. « Je veux prendre le calendrier international à témoin et dire que ce que nous voulons faire en France, en Belgique, nous le ferons ensuite dans l’Union européenne puis à l’international ». Et d’expliquer qu’en octobre et en novembre prochains, ce sera à la table des Nations unies par le biais de One-France. La lutte contre le gaspillage fait en effet partie des 17 Objectifs de développement durable (ODD) devant être adoptés en septembre à l’ONU. Quand on sait que la quantité de nourriture jetée par l’ensemble des producteurs, distributeurs et consommateurs des pays dits « riches » pourrait nourrir sept fois la population souffrant de la faim dans le monde, la cause vaut plus que jamais la peine d’être défendue.
Altermondialiste ou sauveur de l’humanité dans l’âme, Arash Derambarsh veut que sa génération, celle des trentenaires, se rende compte que si rien n’est fait, l’humanité court à sa perte. « Quand les gens ont faim ou ont soif, en France ou n’importe où sur la planète, ca provoque des guerres ». Et l’élu de justifier que son discours est sensé : « Notre pétition a été signée dans bien d’autres pays que la France. J’ai reçu des mails de soutien du monde entier ». Et Arash Derambarsh de poursuivre son discours tout en serrant les mains de ses concitoyens de Courbevoie. Si l’initiative d’Arash Derambarsh ne fait pas l’unanimité, sa cause n’en demeure pas moins une réponse encourageante face à l’immensité du problème de la malnutrition, qui concerne un milliard d’hommes dans le monde.
« Je ne cherche pas la personnalisation. Je fais ça pour ceux qui ont faim. » A seulement 35 ans, les yeux emplis de conviction, les traits tirés par des nuits trop courtes, Arash Derambarsh fait preuve d’un sens aigu de la communication au service de sa cause : la fin du gaspillage alimentaire. Et pour lui, la faim justifie les moyens. Alors qu’un amendement allant dans ce sens a été déposé par la sénatrice (UDI, Orne) Nathalie Goulet dans le cadre du projet de loi Macron qui sera discuté mardi 7 avril, son omniprésence médiatique fait grincer quelques dents, notamment dans les associations antigaspillage qui ne partagent ni ses méthodes ni les solutions qu’il propose.
Le conseiller municipal de Courbevoie (Hauts-de-Seine)espère être reçu à l’Elysée afin, dit-il, de « convaincre » le président de la République, François Hollande, de la nécessité de légiférer sur la question. Il souhaite instaurer un droit opposable qui permettrait à tout citoyen de créer une association pour ensuite s’adresser au supermarché de son choix, afin que celui-ci lui remette les invendus pour une distribution le soir-même.
Le Courbevoisien sait attirer les projecteurs. « J’ai fait un putsch médiatique, c’est vrai, mais je veux qu’on parle de mon combat plutôt qu’on s’attarde sur moi. Je ne me présenterai à aucune élection avant les municipales de 2020 pour prouver ma sincérité », affirme ce proche de Thierry Solère, député UMP des Hauts-de-Seine. Le regard caché derrière ses lunettes carrées, Arash Derambarsh se décrit comme un « homme d’action », à la différence de « certains politiques ». Il a donc attendu d’être élu aux municipales de mars 2014, sous l’étiquette divers droite, pour agir.
« Je suis fier de mon parcours »
Né en 1979 à Paris de parents iraniens ayant fui la révolution islamique, il part en Iran quelques mois après sa naissance et y vit jusqu’en 1983. « J’ai vu beaucoup de choses là-bas, donc je sais pour quoi je me bats aujourd’hui », témoigne l’élu, qui refuse la double nationalité – « Je suis de culture franco-persane et de nationalité française ». Son père, le réalisateur iranien Kioumars Derambarsh, et son oncle Kambiz Derambarsh, un caricaturiste renommé, vont donner au jeune homme l’amour de la politique et du « combat contre l’injustice ». Une lutte qu’il mène sur plusieurs fronts : en tant qu’élu, futur avocat pénaliste – il présentera sa thèse dans quelques mois – et éditeur au Cherche-Midi. « Je suis fier de mon parcours. Maintenant j’ai réussi, mais j’ai connu la faim et je sais qu’il est impossible de travailler ou de se concentrer lorsque notre ventre est vide », confie-t-il.
Un constat qui l’amène, en décembre 2014, à récupérer les invendus de la journée dans un supermarché de sa ville, avec l’aide de bénévoles, afin de les redistribuer aux plus démunis. Arash Derambarsh et ses amis répèteront l’opération trois fois par semaine durant deux mois. « Chaque soir, on distribuait l’équivalent de 500 euros de nourriture mais c’est illégal, d’où l’idée de proposer une loi », poursuit l’élu.
Après avoir mis en pratique son idée pour lutter contre le gaspillage alimentaire sur le terrain de Courbevoie, Arash Derambarsh décide de faire du bruit. Il lance une pétition en janvier avec son « ami », l’acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz. Alors qu’entre 20 et 40 kilos d’invendus sont jetés quotidiennement par chaque magasin, le but de l’opération est simple : atteindre les 200 000 signatures afin de pousser les députés à adopter une loi contre le gâchis alimentaire. Aujourd’hui, plus de 175 000 personnes ont signé la pétition et les choses semblent bouger dans le bon sens. L’élu municipal a lancé une vidéo avec de nombreuses personnalités, dont le présentateur Antoine de Caunes et le footballeur Youri Djorkaeff. L’association lancée par le chanteur Bono, One, lui a également assuré son aide et présentera des propositions devant les Nations unies en septembre.
« Il y aura une loi avant l’été »
Arash Derambarsh se targue du soutien d’une quarantaine d’élus, dont les députés Xavier Bertrand (UMP, Aisne), Jean-Christophe Lagarde (UDI, Seine-Saint-Denis) ou Guillaume Garot (PS, Mayenne). Ce dernier, ancien ministre délégué à l’agroalimentaire, qui doit rendre un rapport au premier ministre, Manuel Valls, dans les prochaines semaines, a effectivement signé la pétition. Dans un commentaire qu’il y a joint, il s’engage à proposer une loi « écrite avec des élus de tous bords, tirant les leçons des multiples initiatives locales menées partout en France ».
Toutefois, le député socialiste ne partage pas les solutions proposées par Arash Derambarsh : « Il n’est pas le seul à proposer cela. Il est très présent dans les médias mais il ne s’y intéresse que depuis quelques mois ». Guillaume Garot ne croit pas à l’obligation du don qui provoquera des problèmes de stockage des aliments, et privilégie le levier de la défiscalisation. « Il y aura une loi avant l’été. Nous lui proposons une loi clé en main soutenue par une grande partie de la population, rétorque le Courbevoisien. Quant aux problèmes de logistique pour stocker les aliments, il y aura une entente avec les Restos du cœur ou d’autres pour utiliser leurs hangars. » Mais ces associations ont peur d’un afflux de marchandises qu’elles ne pourraient gérer.