Il est l’inspirateur de la loi contre le gaspillage alimentaire, qui oblige depuis le 11 février dernier les moyennes et grandes surfaces à faire don de leurs invendus à des associations. Rencontre avec Arash Derambarsh, conseiller municipal Les Républicains à Courbevoie, qui met les coulisses de la cuisine politique sur le devant de la scène.
ARASH DERAMBARSH VEUT METTRE FIN AU GASPILLAGE ALIMENTAIRE.
A Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, un conseiller municipal LR a fait plier le lobby agroalimentaire pour une belle cause.
Arash Derambarsh est en effet, à l’initiative de la loi sur le gaspillage alimentaire votée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale. Une vraie belle unité nationale pour un sujet brûlant en ces temps de crise économique.
Réduire la faim en France, en empêchant les supermarchés de jeter leurs aliments invendus : voilà l’idée simple de Arash Derambarsh qui a débuté ce combat il y a un an. Avec une équipe de volontaires, ils récupèrent jusqu’à 70 kg d’invendus par semaine, auprès des supermarchés de sa ville. Ils les redistribuent ensuite, à même le trottoir. Mais cette distribution sauvage était considérée illégale.
Arash Derambarsh se promet donc de faire changer la loi.
Il lance une pétition sur Internet, mobilise les parlementaires et l’Élysée finit par lui apporter son soutien.
« Je me suis mobilisé en réalisant que nombre de familles démunies restent à l’écart des banques alimentaires, par pudeur ou faute de pouvoir bénéficier de leur aide ».
Son livre, Manifeste contre le gaspillage, est une profession de foi et un succès.
Arash Derambarsh veut désormais élargir son combat à l’Union européenne.
Pour en savoir plus sur le projet de Arash Derambarsh, vous pouvez consulter les articles suivants :
Le Parlement a définitivement adopté, mercredi 3 février, une série de mesures de lutte contre le gaspillage alimentaire. Le conseiller municipal de Courbevoie, Arash Derambarsh, initiateur et la loi et d’une pétition signée par 755.000 soutiens, était dans les tribunes.
Depuis un an, il travaille d’arrache-pied pour influer sur le sort des invendus des supermarchés. Quel est sa méthode ?
Élu dans la ville de Courbevoie depuis mars 2014, je me suis investi, comme des milliers d’autres élus, au service de l’altérité.
Assumer une responsabilité politique, c’est être d’abord investi de droits et d’obligations.
Dans mon mandat d’élu, je ne tire aucun bénéfice ni avantage. J’ai toujours considéré que la politique n’était pas un métier mais un investissement. J’ai également pris la décision de ne pas me présenter aux élections départementales, régionales et internes du parti « Les Républicains ». Parti dont je suis fier d’être membre.
Je me suis rapidement engagé de façon active, avec de nombreux amis, afin d’obtenir une loi interdisant aux supermarchés de jeter leurs invendus consommables et de les donner à l’association de leur choix.
Ça n’a pas été simple. Mais je n’ai pas à étaler mes états d’âme, ni à parler des pressions que j’ai reçu. La seule chose qui compte est que les démunis pourront bientôt manger plus facilement.
Ainsi, après de multiples péripéties, la loi sur le gaspillage alimentaire est enfin votée, et chose rare à l’unanimité. Le 9 décembre 2015 dernier à l’Assemblée Nationale. Et aujourd’hui au Sénat. Et un oui unanime au Parlement.
Je tiens à remercier tous les parlementaires de gauche, de droite et du centre comme Frédéric Lefebvre, Jean-Pierre Decool, Jean-Christophe Lagarde, Alexis Bachelay, Guillaume Garot, Alain Fouche, Nathalie Goulet, Xavier Bertrand, Angelique Delahaye, Joel Guerriau, Chantal Jouanno, Roger Karoutchi, Jacques Kossowski, Thierry Solere, Valerie Pecresse, David Lisnard, Bruno Retailleau,… La République s’honore d’avoir des élus qui travaillent main dans la main pour l’intérêt général.
Avec des amis et bénévoles de ma commune, nous avons récupéré trois soirs par semaine les invendus du supermarché « Carrefour Market Charras » de Courbevoie, pour les distribuer aux personnes nécessiteuses, notamment la classe moyenne et les SDF.
Fort de cette expérience et avec mon ami Mathieu Kassovitz, sensible à cet enjeu, nous avons décidé de lancer une pétition sur Change.org pour obtenir une loi imposant à tous les supermarchés de distribuer leurs invendus. Notre pétition française a été signée par plus de 211.000 personnes !
Il s’agit du texte à thématique « écologique / agriculture » ayant reçu le plus grand nombre de signatures sur un site de pétition en ligne en France.
Ainsi, soutenu par « la Croix Rouge Française » et « Action contre la faim », notre deuxième pétition s’est tournée vers l’Europe. Celle-ci dépasse aujourd’hui les 754.000 signatures.
Vous pouvez d’ailleurs continuer à la signer pour atteindre le million de signatures.
Pourquoi une loi ?
En France, aujourd’hui, nous avons :
D’un côté, une classe moyenne qui a de plus en plus de problèmes économiques. En effet, dès le 10 de chaque mois, des millions de Français sont sous l’eau après avoir payé leur loyer et leurs charges. En outre, il y a de plus en plus de SDF dans nos rues.
De l’autre côté, chaque supermarché gâche chaque jour plus de 50 kg de nourriture. C’est impensable avec la crise économique actuelle !
Notre proposition a été simple et efficace : voter une loi imposant, ou incitant aux supermarchés de donner, soir après soir, tous leurs invendus consommables à l’association de leur choix.
Concrètement, il s’agit d’un droit opposable. Ainsi, avec un encadrement légal, il y aura trois conséquences :
Chaque citoyen peut créer une association et déposer ses statuts à la préfecture afin d’y obtenir une habilitation. Celui-ci pourra ensuite s’adresser à l’enseigne de son choix dans sa commune, afin que celle-ci lui remette les invendus pour une distribution le soir même (à l’instar de notre initiative à Courbevoie). Il y aura donc deux sortes d’associations pour la distribution de nourriture : les associations agréées qui peuvent stocker (les Restos du cœur, Secours catholique, Secours populaire, Samu social, Croix rouge…) ; et les associations agréées qui ne peuvent pas stocker en raison d’absence de locaux permettant le respect à la chambre froide. Dans ce cas, ça serait une distribution immédiate le soir même (à l’instar de mon association « Courbevoie 3.0 »). Si aucune association ne vient interpeller une enseigne, l’obligation ou la contrainte ne fonctionne donc pas. Ceci pour rassurer les enseignes et les commerçants. Et si un supermarché refuse, ça sera une peine d’amende de 3750 euros.
Chaque commune pourra informer les citoyens qu’il y aura cette initiative. Cela permettra de mobiliser de nombreux bénévoles. Exactement comme nous avons fait à Courbevoie (tribune dans le « Courbevoie magazine », communication via Facebook, Twitter).
Le surplus de nourriture sera cédé automatiquement aux associations agréés qui peuvent stocker la nourriture. Je rappelle, comme vous le savez, que les Restos du coeur (comme toutes les autres) font des collectes de nourriture systématiquement.
Cette loi, pour laquelle nous nous sommes battus depuis de longs mois, permettra à plus de 10 millions de personnes de manger.
En devenant le premier pays au monde à légiférer sur ce scandale de la javellisation, la France prouve que la Fraternité a encore du sens dans notre pays.
Nous en appelons dorénavant au président de la République française, Monsieur François Hollande, et au Président de la commission européenne, Monsieur Jean-Claude Juncker.
Aujourd’hui c’est aux plus de 80 millions de personnes qui souffrent en Europe que nous devons penser.
A Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, un conseiller municipal LR a fait plier le lobby agroalimentaire pour une belle cause.
Arash Derambarsh est en effet, à l’initiative de la loi sur le gaspillage alimentaire votée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale. Une vraie belle unité nationale pour un sujet brûlant en ces temps de crise économique.
Réduire la faim en France, en empêchant les supermarchés de jeter leurs aliments invendus : voilà l’idée simple de Arash Derambarsh qui a débuté ce combat il y a un an. Avec une équipe de volontaires, ils récupèrent jusqu’à 70 kg d’invendus par semaine, auprès des supermarchés de sa ville. Ils les redistribuent ensuite, à même le trottoir. Mais cette distribution sauvage était considérée illégale.
Arash Derambarsh se promet donc de faire changer la loi.
Il lance une pétition sur Internet, mobilise les parlementaires et l’Élysée finit par lui apporter son soutien.
« Je me suis mobilisé en réalisant que nombre de familles démunies restent à l’écart des banques alimentaires, par pudeur ou faute de pouvoir bénéficier de leur aide ».
Son livre, Manifeste contre le gaspillage, est une profession de foi et un succès.
Arash Derambarsh veut désormais élargir son combat à l’Union européenne.
Pour en savoir plus sur le projet de Arash Derambarsh, vous pouvez consulter les articles suivants :